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Oct 22

Les personnes marginalisées marchent contre la répression

Québec, mardi 22 octobre 2013 – Près de 70 personnes, personnes marginalisées et intervenants de différentes ressources communautaires, ont marché cet après-midi contre la répression. « On nous bourre de contraventions, on nous endette, on nous enfonce encore plus au lieu de nous aider à nous en sortir » explique Nancy Roy, initiatrice de la marche. Les manifestants interpellent les paliers municipal et provincial afin d’obtenir la mise sur pied de services adaptés à leur réalité tels qu’un service d’injection supervisé (SIS), un drop in, une clinique de santé et un service juridique. Ils demandent aussi l’élimination de règlements jugés discriminatoires tels que l’interdiction de mendier ou de se trouver dans un parc la nuit.

 

Des alternatives à la judiciarisation

« Pour nous aider à sortir de la rue, il faut des services et des ressources qui correspondent à nos besoins » explique Nancy Roy.

  • Un SIS réduirait le risque d’overdose ainsi que le nombre de seringues souillées à la traîne et permettrait d’accompagner les personnes qui voudraient s’en sortir;
  • Un drop in donnerait un abri à tous ceux qui ne peuvent pas répondre aux critères d’admissibilité des refuges actuels;
  • Une clinique de santé rendrait les soins accessibles à tous ceux et toutes celles qui sont exclus du système;
  • Enfin, un service juridique donnerait des réponses aux personnes sur-judiciarisées et leur offrirait un accompagnement dans les dédales de la justice.

« Ce sont tous des projets qui sont déjà en chantier » rappelle Sébastien Harvey de la Ligue des droits et libertés, section de Québec. « Ils sont promus, mis de l’avant, conçus, défendus par différents organismes. Les projets sont plus ou moins avancés, mais tous attendent des autorisations ou des financements ».

 

Des règlements discriminatoires

Plusieurs articles issus du Règlement sur la Paix et le bon ordre  (RVQ 1091) attaquent directement les droits humains des personnes marginalisées. « En plus d’être la cible de profilage social, ces personnes reçoivent fréquemment des contraventions qui punissent leurs stratégies de survie et leur présence dans l’espace public » affirme Sébastien Harvey, coordonnateur de la section de Québec de la Ligue. Soulignons par exemple, l’existence d’un règlement interdisant la présence dans les parcs de 23h à 5h, de règlements pénalisant le flânage, le fait d’installer un abri temporaire, de mendier, etc. La judiciarisation entraîne de lourdes conséquences pour les personnes visées et représente un obstacle supplémentaire à leur inclusion sociale. Il est donc impératif de changer la façon d’intervenir auprès de ces personnes et de s’assurer qu’elles reçoivent les services dont elles ont besoin.