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Déc 03

Une démarche citoyenne suite au décès de Guy Blouin

Dépôt au Conseil de quartier de Saint-Roch

27 novembre 2014


Mise en contexte :

Ce document a pour but de vous informer sur une démarche citoyenne qui est en cours dans le quartier Saint-Roch. Suite aux événements ayant menés au décès de Guy Blouin,  cycliste qui a été happé par une auto-patrouille près du parvis de l’église Saint-Roch le 3 septembre dernier, des intervenants sur le terrain ont senti que la communauté du centre-ville restait très marquée par cet événement.Il y avait aussi un désir de réfléchir collectivement sur l’impact et la signification de cet événement, notamment par rapport aux relations entre policiers et les citoyens dans le quartier, ainsi que sur la couverture médiatique de l’événement.

L’Engrenage, la Ligue des droits et libertés, le REPAC, Sherpa ainsi que des citoyens ont donc organisé une rencontre le 12 novembre dernier, dans le sous-sol de l’église Saint-Roch, pour discuter de ces enjeux. Cette rencontre a suscité une forte mobilisation citoyenne. Nous étions une cinquantaine de personnes de divers horizons : résidents du quartier, personnes marginalisées, habitués du parvis, représentants d’organismes communautaires, travailleurs et quelques personnes venant de d’autres secteurs.

Ce fût l’occasion de nommer ce qui a été entendu sur le terrain suite à l’événement. Également, nous avons analysé collectivement le discours des différents acteurs qui ont pris la parole dans les médias. Mais, surtout, nous avons demandé aux gens ce qu’ils veulent voir comme changement dans leur quartier, et quelles pistesd’actions envisager pour y parvenir.Nous tenions à vous présenter les volontés de changement qui ont été nommées par la communauté du centre-ville,parce que nous croyons qu’il est important que la ville en tienne compte dans ses perspectives.

Voici les différents souhaits exprimés par les participants lors de la rencontre :

  • Nous voulons honorer la mémoire de Guy Blouin avec un monument officiel sur la place du Parvis et tenir une cérémonie commémorative annuelle le 3 septembre.
  • Nous voulons une enquête transparente et fiable pour que les gens connaissent la vérité sur l’événement.
  • Nous voulons une bonne entente entre les policiers et les citoyens. Pour cela, il faut avoir un vrai dialogue.
  • Nous voulons une approche et une attitude plus humaine de la part des policiers envers les citoyens.
  • Nous voulons sensibiliser les policiers qui interviennent sur le parvis de l’église Saint-Roch à un changement dans leur façon de travailler.
  • Nous voulons que la répression policière vécue par les personnes marginalisées au centre-ville soit reconnue par les autorités ainsi que par le public, et qu’elle cesse.
  • Nous voulons mieux informer les gens sur leurs droits et recours.
  • Nous voulons augmenter les liens entre les citoyens, les organismes et les commerçants, notamment par des projets qui rejoignent des intérêts communs.
  • Nous voulons montrer que l’on peut bien vivre dans Saint-Roch et améliorer la réputation des gens qui y vivent.
  • Nous souhaitons encourager le développement d’un réseau de solidarité citoyenne.
  • Nous voulons être plus collectifs et moins individualistes.

Constats sur la rencontre citoyenne du 12 novembre :

Suite à cette rencontre, nous avons fait le bilan des échanges qui ont eu lieu. Nous avons dressé différents constats qui représentent la situation actuelle. Les voici :

  • Les événements ayant mené au décès de Guy Blouin ont agit comme catalyseur de certaines frustrations accumulées depuis longtemps pas les citoyens par rapport aux comportements des policiers dans le quartier.
  • Le sentiment de colère est encore présent dans la population, et les liens de confiance sont à rétablir avec les policiers.
  • L’histoire restera ouverte dans l’esprit des gens, tant que les résultats de l’enquête ne seront pas connus.
  • Les gens sont encore très sensibles et sont très intéressés par le sujet, mais il y a un grand sentiment d’impuissance (Quoi dire? Quoi faire pour que ça change?).
  • Les citoyens ont peur de prendre la parole au sujet des relations entre les citoyens et les policiers. Ils sont inquiets de vivre des représailles s’ils donnent leur opinion.
  • En ce sens, les citoyens font un appel général aux organismes communautaires pour que ceux-ci jouent  un rôle afin de faire reconnaître le problème par les autorités.
  • La communauté est mobilisée afin de faire changer les choses, et des actions seront mises en place à court terme. Le 3 décembre prochain, une autre rencontre aura lieu afin  planifier les suites des pistes d’actions identifiées.

Merci, et en espérant que ces préoccupations des citoyens et citoyennes seront entendues et prises en compte.