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Juin 05
La LDL-Qc dénonce la brutalité policière et soutient la lutte contre le racisme systémique

La LDL-Qc dénonce la brutalité policière et soutient la lutte contre le racisme systémique

Québec, 5 juin 2020 – La Ligue des droits et libertés – Section de Québec (LDL-Qc) dénonce la
brutalité policière sans nom ayant causé la mort de George Floyd à Minneapolis le 25 mai 2020
et joint sa voix à des milliers d’autres pour réclamer justice et pour faire cesser l’impunité.

La LDL-Qc salue l’adoption unanime par l’Assemblée nationale, le 2 juin 2020, d’une motion
déplorant le meurtre de George Floyd, la persistance du racisme et de l’intolérance au Québec et
demandant au gouvernement d’adopter un plan de lutte contre le racisme et la discrimination.

La LDL-Qc réitère cette demande et rappelle l’importance de s’assurer de la participation des
personnes concernées dans son élaboration et sa mise en œuvre.

La Ligue abonde dans le même sens que le Premier ministre du Québec pour dire que
l’éducation est un puissant levier pour changer les mentalités et inculquer des valeurs de respect
et de solidarité. Il lui apparaît toutefois tout autant fondamental d’affirmer que le racisme
systémique, qui perdure au Québec en dépit des dénonciations réitérées au fil des ans, est une
atteinte aux droits fondamentaux qui ne peut plus continuer. Rigoureusement documenté,
notamment par la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ), le
racisme systémique doit impérativement être reconnu et nommé par le gouvernement à défaut
de quoi les sources et rouages du phénomène, qu’ils soient ou non intentionnels, conscients ou
inconscients, demeureront invisibles et continueront de nourrir l’exclusion.

La brutalité policière et le profilage racial existent au-delà des frontières états-uniennes. À
Montréal, les personnes noires et autochtones ont entre quatre et cinq fois plus de risques d’être
interpellées par les forces de police que les personnes blanches. Ces résultats, issus du rapport
produit par des expert·e·s indépendant·e·s pour le Service de Police de la Ville de Montréal
(SPVM) en août 2019, ont été mis de l’avant à de nombreuses reprises et sur diverses tribunes.

Ces chiffres rendent compte d’une formation et de pratiques déficientes, notamment en termes
d’interpellations aléatoires, qui doivent impérativement être revues et corrigées. Ils doivent, de
plus, être croisés avec les statistiques relatives aux actes haineux contre les personnes noires,
arabes, musulmanes et juives qui sont en hausse au Québec ces dernières années, et avec ceux
qui mettent en lumière les inégalités socio-économiques et la discrimination à l’embauche
vécues par les personnes racisées. Ils doivent aussi se juxtaposer aux pourcentages
disproportionnés de personnes noires et autochtones criminalisées et incarcérées par notre
système de justice et à ceux relatifs aux meurtres et aux disparitions des femmes et des filles
autochtones.

La LDL-Qc donne tout son soutien au mouvement Black Lives Matter et en appelle aux valeurs
de dignité et d’égalité chères à la société québécoise pour que le racisme devienne une véritable
honte et qu’il ne soit plus toléré, sous aucune de ses formes au Québec. Le gouvernement est en
tout premier lieu responsable d’initier cette démarche qui doit se concrétiser à travers un
discours antiraciste clair, ferme et univoque ainsi que par des lois, politiques publiques,
programmes, stratégies et plans d’action en ce sens. À ce titre, rappelons que le Livre vert
destiné à réformer les règles encadrant la police au Québec, adopté par le gouvernement en
2019, ne contient qu’une seule mention, sur 50 pages, du terme « profilage racial » et qu’aucune
piste de réflexion ne porte précisément sur cet enjeu.

L’égalité entre toutes et tous les Québécois·e·s passe inéluctablement par le respect des droits et
libertés fondamentaux tels les droits à la vie, à la liberté, à la sûreté et l’intégrité et à la non
discrimination, des garanties judiciaires comme la présomption d’innocence et des droits
économiques sociaux et culturels qui englobent notamment le droit à des mesures susceptibles
d’assurer un niveau de vie décent et le droit et à des conditions de travail justes et raisonnables.
Ces droits peuvent certes être protégés par les tribunaux judiciaires, le cas échéant, mais il
incombe, d’abord et avant tout, qu’ils soient pris au sérieux et concrétisés par le gouvernement
en accordant une attention prioritaire aux obstacles structurels et pratiques qui nuisent à leur
réalisation pour les personnes racisées.

Contact :
Maxim Fortin Coordonnateur

Téléphone bureau : 418 522-4506

Cellulaire : 581 984-4506

Courriel : info@liguedesdroitsqc.org